Sur fond d'histoire du sport de l'île se joue un bras de fer entre Murat, adolescent assoiffé de culture populaire et sa mère Antonia, négresse impérieuse, bardée de principes, allergique à tous ceux qui n'appartiennent pas au rang social dans lequel elle estime se situer. Qui de Murat ou d'Antonia sortira vainqueur de ce duel à la fois bruyant et silencieux, arbitré par le jeune cousin Sady fraîchement débarqué de Paris, par Fulbert le camarade de jeu, passionné de sport, et surtout, par la tante Mardelise ?
La rue des Champions, c'est l'actuelle rue Raspail qui longe l'ancien centre industriel Darboussier, au Carénage. C'est dans ce quartier populaire de Pointe-à-Pitre que l'auteur situe l'action de ce roman qui dit la vie, les vies de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants de Guadeloupe. Le ton authentique de ce texte est tel qu'il évoque un devoir de mémoire, car c'est tout un pan de la société créole qui est mis en lumière et la réalité bigarrée du petit peuple des faubourgs qui est ici contée.